La République centrafricaine est confrontée à une situation sécuritaire complexe. Selon le Plan de Réponse Humanitaire 2020, on recense près de 600 000 déplacés dans le territoire, et plus de 605 000 centrafricains réfugiés dans les pays limitrophes, en raison des nombreuses attaques des groupes armés contre les populations civiles. Cette situation est aggravée par la faiblesse du système sanitaire national qui ne permet pas un bon fonctionnement des infrastructures de santé, ni la disponibilité des médicaments et du matériel médical.
Cette crise humanitaire affecte plus particulièrement les populations vulnérables qui vivent dans l’extrême pauvreté, avec un accès limité aux soins de santé, notamment dans les zones rurales. Les taux de mortalité maternelle et infantile sont respectivement les deuxième et troisième plus élevés dans le monde. Selon les données fournies par l’UNICEF en 2018, pour 100 000 naissances vivantes, plus de 890 femmes perdent la vie pendant l’accouchement, soit plus du double du taux de mortalité maternelle moyen en Afrique.
CHIFFRES-CLÉS PAYS
4,7 millions d’habitants (2018)
2,6 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire (2020)
Pour 100 000 naissances vivantes, plus de 890 femmes perdent la vie
CHIFFRES-CLÉS ALIMA 2019
122 338 consultations pédiatriques
4 007 enfants soignés contre la mal
Témoignage d'une patiente
Marie était enceinte de huit mois et demi quand les premières contractions sont apparues. La structure de santé la plus proche se trouvait à 17 kilomètres de son village. Dans cette situation, les seules options sont habituellement de marcher ou d’attendre au bord de la route et de faire du stop. Marie a pu se rendre à la clinique à moto, mais c’était un choix risqué qui aurait pu provoquer des contractions supplémentaires. Après ce trajet risqué, de fortes contractions ont montré un risque de souffrance foetale. Étant donné le risque pour Marie et son futur enfant, la sage-femme de garde, Dorcas, a admis Marie à l’hôpital, où une césarienne d’urgence a pu être réalisée. L’opération s’est bien déroulée et Marie est désormais maman d’une petite fille de 2,8 kilos, en bonne santé.
“ L’histoire de Marie pourrait être l’histoire de n’importe quelle femme centrafricaine. Parfois, ces jeunes mères sont sauvées à la dernière seconde, mais plus probablement, si l’accouchement ne se passe pas bien…même un petit problème peut rapidement devenir une tragédie si elles n’ont pas accès à des soins appropriés. Donc plus de centres de césariennes sont vitaux pour la survie des femmes enceintes ”